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L’analyse du mouvement

Éveiller notre regard et notre écoute

Pour nous préparer à investir le champ scénique et commencer à jouer, il est nécessaire d’éveiller notre regard et notre écoute pour apprendre à percevoir et à « lire » nos formes (un bassin basculé vers l’arrière, un plexus solaire affaissé, des épaules enroulées vers l’avant, etc.) et leur relation à l’espace, leur dynamique (forme tirée en arrière, poussée en avant, étirée vers le ciel, etc.).

Peu à peu, nous apprenons à voir comment l’histoire s’est imprimée dans une posture, une démarche et quelle histoire, quel thème (l’abandon, l’espoir, l’urgence, etc.) la forme est en train de nous raconter. Notre regard nous apprend à reconnaître les formes et notre écoute à les ressentir. Pour cela, il existe des clés que l’ATA nous transmet.

TROIS REPÈRES POSTURAUX

› Le BASSIN : reliée aux élans vitaux, cette zone représente la sphère génitale, matricielle et digestive. Dans le langage théâtral, son amplification jusqu’au GROTESQUE constitue la porte d’entrée pour incarner l’ogre, l’ogresse ou le satyre, tous ces personnages dont l’énergie reste concentrée dans le sexe, les fesses et le ventre. C’est aussi l’image du « bon vivant » : le « bon manger », le « bon boire » et le « bon sexe ». La sphère de l’oralité est directement liée à cette zone.

› La POITRINE : reliée aux émotions, cette zone représente la sphère relationnelle et affective. Dans le langage théâtral, si nous amplifions le jeu de cette partie du corps, nous entrons dans le champ des « grands sentiments », des amours romantiques et de tous ces personnages MÉLODRAMATIQUES et tourmentés dont l’énergie reste concentrée dans le cœur : ils s’aiment, se haïssent, se déchirent, se retrouvent, s’aiment, se haïssent, etc.

› La TÊTE : reliée aux pensées, cette zone représente la sphère intellectuelle. L’énergie de jeu d’un personnage très « mental », « cérébral », se concentre dans la tête. Dans le langage théâtral, quand une dynamique de mouvement circule dans une verticalité, de bas en haut ou de haut en bas, nous entrons dans l’espace TRAGIQUE. L’héroïne, ou le héros, personnage tragique par excellence, est confronté·e au destin, à la volonté des dieux. Elle ou il peut s’opposer à eux, incarner le défi qui leur est demandé, tout leur corps dressé vers le ciel, la tête relevée et le regard porté vers le haut, ou accepter de manière résignée ce destin jusqu’à s’écrouler vers le bas.

LE REPÈRE DE LA RESPIRATION

Nos formes respirent toutes d’une certaine manière. Alors, observez votre respiration : est-elle fluide ? Circulaire ? En butée, bloquée ? Figée en haut de l’inspir ? En bas de l’expir ? Courte ? Longue ? Saccadée ? À 10 ou 90 % de son potentiel ? Y a-t-il davantage d’inspir que d’expir ? La phrase initiatique étant : qui respire ? Quelle forme ? Quel personnage ? De quelle émotion, de quelle pensée est-elle porteuse ? Que se passe-t-il si vous inversez le processus ? Panique ? Soulagement ? Dans tous les cas, prenez plaisir à vous découvrir, à explorer, c’est la clé !

VOTRE RELATION À L’ESPACE

Pour analyser nos formes, d’autres repères existent encore, notamment la façon dont nous interagissons avec l’espace qui nous entoure. Voici trois repères sur lesquels vous pouvez vous appuyer :

› Dans la verticalité : avez-vous l’impression de subir l’espace, comme si le ciel vous tombait sur la tête ? D’être écrasé·e ou de vous écrouler ? Ou au contraire, vous sentez-vous étiré·e, aspiré·e vers le ciel ? Comme décollé·e du sol ? Dans une sensation d’expansion ? Ou le corps serré ?

› Dans l’horizontalité : avez-vous la sensation d’être poussé(e) en avant, comme si le vent vous soufflait dans le dos ? Ou au contraire, ressentez-vous plutôt un recul, comme si le vent vous arrivait de face ou que l’on vous tirait vers l’arrière ? À moins que l’on vous tire vers l’avant ? Vous sentez-vous en défi avec l’espace ?

› En torsion : avez-vous la sensation d’être tordu·e ? Coupée en deux ou en plusieurs morceaux ? Le corps contrarié, le bassin poussé vers l’avant, la poitrine tournée vers le passé ?

Riche de tous ces repères, votre corporalité va commencer à vous raconter son histoire, sa légende ; une histoire que vous n’auriez peut-être jamais imaginée. Laissez votre créativité vous ouvrir à de nouveaux possibles. En ATA, nous aurons l’occasion de le répéter, nous accordons davantage d’importance à la vérité lovée en chacun de nous qu’à la réalité. C’est la façon dont nous avons vécu et interprété la réalité qui nous semble essentielle. Boris Cyrulnik précise que l’être humain réinterprète sans cesse son histoire et la réalité pour la rendre cohérente ; il évoque ainsi le « théâtre de soi ». C’est pourquoi nous devons nous éveiller à notre subjectivité.


Pour en savoir +, découvrez l’ouvrage « La Trans-analyse, de la résilience à l’éveil de la conscience », d’Imanou Risselard et Pol Charoy, avec la contribution de Giovanni Fusetti, éditions Le Souffle d’Or, 2013 : www.souffledor.fr

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