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Tao du clown

Célébrer notre corps névrotique

Une fois le Feu d’observance et notre Centre mis en place, nous pouvons entrer dans l’espace du jeu et du champ scénique. Le Tao du clown est le chemin idéal pour l’aborder. Sous la protection du plus petit masque au monde, le nez rouge, tout devient possible ! Nous pouvons alors vivre l’une des plus belles expériences de lâcher-prise qui soit. Un plaisir rare…

DU NEZ ROUGE À « L’ÉTAT CLOWNESQUE »

Le jeu est une véritable reconnexion avec nos énergies/émotions fonda- mentales : la joie, la peur, l’anxiété, la colère, la tristesse. Nous réagissons en direct, en laissant émerger nos émotions. La gestuelle et le rythme donnent la forme du clown, sa façon tout à fait unique d’être au monde. Ce qui est là est amplifié, avec densité ou légèreté, force ou subtilité.

Une fois que la personne accède à « l’état clownesque » (un état à la fois corporel, émotionnel et poétique, un état de jeu propre à chaque clown), ses yeux commencent à briller. Son visage change. Des énergies normalement réprimées se libèrent et provoquent une « trans-formation », un changement de forme. La personne retrouve la fluidité du contact avec le présent.

Dans ce processus, le rôle du Chant du souffle est essentiel : respirer, c’est ressentir et retrouver le contact avec nos émotions. Portés par le jeu, saisis par une énergie plus grande que nous-mêmes, nous accédons à un état de grâce, à l’extase. L’énergie et la matière changent d’état ; nous nous transformons.

LA CÉLÉBRATION DU « CORPS NÉVROTIQUE »

La nature du travail sur notre clown est profondément paradoxale. Nous ne cherchons pas à guérir nos blessures, nous jouons avec elles. Nous sommes amenés à assumer complètement et à amplifier au maximum tous nos dysfonctionnements. Sous le nez rouge, ils deviennent pure poésie.

Le plus profond de nos états clownesques survient quand nous acceptons sur scène, face au public, ici et maintenant, intégralement et sans retenue, ce que nous ressentons. C’est une véritable célébration du présent, de nos empreintes caractérielles, de nos formes et de toutes nos imperfections ; le clown transforme l’ombre en lumière, sans rien vouloir changer.

Nous jouons avec « ce que nous sommes », sans fard et sans artifice, en face d’un public qui voit toutes nos fragilités, nos excès, nos manques, nos tyrannies et nos folies, nos impuissances et nos courages, etc. Il les accepte, et plus encore, il est tellement heureux qu’il en veut toujours plus. Amplifier nos formes jusqu’au « délire » (le nôtre et celui du public) constitue une expérience qui transforme profondément le corps, le cœur et l’esprit.

Paradoxe ultime, l’abandon de toute intention de guérison entraîne la guérison. Le clown est ainsi un acte d’amour envers nous-mêmes. Seuls l’acceptation complète et l’amour rendent possible la transformation. C’est un processus d’auto-guérison, où, par l’amplification des symptômes, le corps sait où aller pour rééquilibrer ce qui ne l’était pas ou ne l’était plus.

LE PLAISIR DE JOUER

Nous découvrons alors le plaisir de vivre toute la palette de nos émotions. Car l’expression libre d’une émotion est nécessairement source de plaisir. Même lorsqu’elle est considérée comme « négative » ! Nous expérimentons le plaisir de nous mettre en colère, de pleurer, d’être triste, d’être heureux, de nous sentir abandonnés ! Ressentir l’énergie vitale circuler en nous, ressentir sa manifestation, peu importe sa forme, devient jubilatoire, jouissif. Nous célébrons le plaisir d’être vivant. Nous ressentons le plaisir de laisser circuler l’onde orgastique. À chaque fois, sur scène, l’énergie sait là où il est le plus urgent d’aller, là où l’énergie a le plus besoin de circuler.

Le rire qui se déclenche alors en nous-mêmes est un rire « alchimique », dans le sens où il est le révélateur d’une transformation profonde ; la personne reprend contact avec une partie refoulée d’elle-même, parfois depuis longtemps. Les pleurs se déclenchent souvent en même temps que le rire, sans savoir pourquoi. « Ça » rit. « Ça » pleure. Cet état multidimensionnel nous amène à vivre une transe émotionnelle, proche de l’ivresse.

Dans le Tao du clown, l’énergie du public est un véritable catalyseur. Et le pédagogue intervient pour concentrer et orienter cette énergie. Le rire devient alors une sorte de catharsis (une purification) collective. Le clown se laisse tomber là où tout le monde cherche à se tenir debout. Il accepte la faillite, sa « faille », là où tout le monde cherche la réussite. Il transforme ses larmes en rires. Il accepte le « bide », état métaphorique de la mort.


Pour en savoir +, découvrez l’ouvrage « La Trans-analyse, de la résilience à l’éveil de la conscience », d’Imanou Risselard et Pol Charoy, avec la contribution de Giovanni Fusetti, éditions Le Souffle d’Or, 2013 : www.souffledor.fr

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